Agroécologie

Aux côtés de La Via Campesina, Uniterre se penche depuis 2013 sur la notion d’agroécologie et sur la nécessité de développer des alternatives au modèle agro-industriel actuel. L’agroécologie ne se réduit pas à un nouveau type de production, elle est aussi un nouveau mode de vie et un processus de changement social. L’agroécologie ne conçoit pas les différentes espèces de manière isolée, mais s’intéresse aux interactions entre les humains, les animaux, les écosystèmes naturels et les systèmes de production agricole. La ferme est ainsi un « agro-éco-système » qui doit s’intégrer de manière optimale dans l’environnement et contribuer à atténuer les problèmes liés aux changements climatiques et à la perte de biodiversité.

Quand nous parlons d’agroécologie, nous parlons de :
• Développer des systèmes agricoles utilisant moins d’intrants (pesticides et engrais de synthèse, fourrages concentrés, machines, etc.) et d’énergie ;
• Développer des systèmes alimentaires basés au maximum sur une production et distribution locale, visant à réduire le gaspillage, les transports et les coûts de santé ;
• Maintenir et développer la fertilité des sols et l’utilisation durable de l’eau et de l’ensemble des ressources naturelles ;
• Encourager la production et l’utilisation de semences et de races animales locales, adaptées aux territoires, et le contrôle des paysan·nes sur ces ressources ;
• Promouvoir une agriculture moins mécanisée et digitalisée, cependant ouverte au progrès, par exemple via l’agroforesterie, les low-techs ou la diversification des (modes de) cultures ;
• Maintenir une base de fermes de petite et moyenne taille et assurer une utilisation durable et rationnelle des différentes zones géographiques de notre pays ;
• Assurer l’accès à la terre, aux connaissances et aux ressources en particulier pour les jeunes, les femmes, les néo-ruraux·ales et les collectifs. Et leur assurer un revenu décent.

L’agroécologie selon la Coordination Européenne Via Campesina

aGRICULTURE CONTRACTUELLE DE PROXIMITÉ

Uniterre s’est engagée dès le début dans la création et le soutien du mouvement de l’agriculture contractuelle et solidaire. L’agriculture contractuelle de proximité (ACP), également appelée agriculture solidaire ou Community Supported Agriculture (CSA) en anglais, est devenue un mouvement qui repense — et met en œuvre — l’agriculture de manière nouvelle. Il s’est développé vers 1970 au Japon et a démarré à Genève en 1978 avec la coopérative Les Jardins de Cocagne.

Elle met en relation les consommateur·rices et les producteur·rices. Les premier·ères s’engagent contractuellement à acheter des légumes ou d’autres denrées alimentaires à une ou plusieurs fermes et paient à l’avance. Les second·es bénéficient ainsi d’une sécurité de planification et ne sont pas obligé·es de cultiver des excédents. De plus, le lien direct entre mangeur·euses et producteur·rices permet de discuter solidairement de prix rémunérateurs et d’un accès social à des aliments de qualité, locaux et sains. C’est une des voies pour s’affranchir de la grande distribution et retrouver une certaine autonomie tant aux champs que dans notre assiette.

De plus en plus d’initiatives voient le jour en Suisse et dans le monde. Ce mouvement montre très bien qu’une autre agriculture est possible. Cette agriculture est exemplaire à bien des égards : circuits courts, accent sur le travail manuel, faible consommation d’énergie, peu de déchets. Plus que des légumes frais, elle offre la possibilité d’expérimenter et de mettre en pratique l’économie solidaire !

Fédération romande d’agriculture de proximité

Agriculture paysanne

Qu’est ce que l’Agriculture Paysanne ?

Une Définition

Un projet politique. L’agriculture paysanne, une agriculture au service de la société. Elle propose des solutions afin que des paysans nombreux puissent vivre de leur travail et en retrouvent le sens : produire pour nourrir et non produire pour produire. L’agriculture paysanne permet à un maximum de paysannes et de paysans répartis sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier, en produisant sur une ferme à taille humaine une alimentation saine et de qualité, accessible à tous et toutes, sans remettre en cause les ressources naturelles de demain. Elle participe avec les citoyennes et les citoyens à rendre le milieu rural vivant et à préserver un cadre de vie apprécié par toutes et tous. La démarche de l’agriculture paysanne est transversale : elle repose sur l’interaction de nombreux éléments, classés en six thèmes.

Nb : cette définition de l’agriculture paysanne est issue de la collaboration de paysan.ne.s et chercheur.euse.s du réseau de la Confédération Paysanne qui travaillent sur le thème de l’agriculture paysanne depuis une trentaine d’année.

Une brochure : Un projet de société : L’agriculture paysanne. FADEAR, 2012

Une BD : L’Agriculture paysanne expliquée aux citoyen.ne.s. Claire Robert pour FADEAR, 2020

Une autre BD : Toutes paysannes, tous paysans ! Voyage au coeur de l’agroécologie paysanne en Inde, en France et au Sénégal. Equipe SOL Alternatives Agroécologiques et Solidaires, juin 2020
ISBN : 978-2-9573742-0-5

6 grands thèmes

La démarche de l’agriculture paysanne repose sur l’interaction entre 6 thèmes à prendre en compte pour orienter les politiques agricoles autant que pour gérer sa ferme: Les thèmes de la Charte de l’Agriculture Paysanne.

Encore une brochure : L’agriculture paysanne : Une démarche globale. FADEAR, 2012

Travail avec la nature

La nature est le principal capital des paysans. Il est essentiel de travailler avec elle et non contre elle, pour :

  • maintenir la fertilité des sols sur le long terme ;
  • privilégier la biodiversité domestique et la mixité des productions ;
  • préserver les ressources naturelles et les partager de manière équitable.

Faire vivre la biodiversité – saison 2 épisode 2 : la biodiversité paysanne. CIRAD, 2022

Mobilisés pour faire face aux aléas climatiques, les agriculteurs et les paysans façonnent aussi la biodiversité. Pour celles et ceux qui pratiquent l’agriculture familiale (soit près de 85 % des exploitations agricoles dans le monde), la diversité des semences cultivées est une des principales ressources dont ils disposent pour s’adapter à l’hétérogénéité de leur environnement et faire face à sa variabilité temporelle.

Alors, face aux dérèglements climatiques, l’enjeu se dessine : comment faire en sorte que toutes et tous puissent accéder à cette diversité de semences ? Via le projet CoEx, les scientifiques du Cirad suivent et s’inspirent des pratiques de semenciers sénégalais, véritables « paysans-chercheurs ».

https://www.cirad.fr/les-actualites-du-cirad/actualites/2022/podcast-la-biodiversite-paysanne

Réconcilier nature et agriculture. Vincent Bretagnolle, Vincent Tardieu. CNRS éditions, 2021

Les oiseaux disparaissent en même temps que la diversité florale, les populations d’abeilles s’effondrent sous l’effet des néonicotinoïdes, 80 % des carabes ont disparu en trente ans… Ces constats scientifiques malheureux ont suscité des controverses retentissantes sur l’avenir de l’agriculture mondiale. Qui sait pourtant que ces données ont été obtenues en plein cœur de la campagne poitevine, dans la Zone Atelier Plaine & Val de Sèvre ?
Ce grand laboratoire à ciel ouvert, créé en 1994 par Vincent Bretagnolle, couvre aujourd’hui plus de 45 000 hectares de cultures intensives exploités par 450 agriculteurs. C’est sur ce terrain qu’une équipe atypique d’écologues, en collaboration avec les agriculteurs, a produit les études scientifiques parmi les plus significatives sur l’écologie des milieux agricoles au cours des dix dernières années.

Vincent Bretagnolle, avec le journaliste Vincent Tardieu, revient sur la genèse de cette « zone atelier », les hasards qui ont conduit à son développement jusqu’à l’élaboration des plus robustes protocoles scientifiques existants sur les oiseaux, la rémanence des néonicotinoïdes dans le sol ou les rapports de la flore spontanée avec les cultures.
Il rappelle les données et les faits, en particulier sur les pesticides et leur utilité, tout en esquissant des stratégies d’action acceptables, profitant des services rendus par la biodiversité et les régulations naturelles. Des questions qui souvent trouvent des réponses inattendues, loin d’être techniques ou caricaturales, capables de réconcilier l’environnement et les agriculteurs.
Un livre qui donne la parole aux scientifiques de terrain sur les futurs agricoles.

Lien vers l’éditeur : https://www.cnrseditions.fr/catalogue/ecologie-environnement-sciences-de-la-terre/reconcilier-nature-et-agriculture/
EAN 9782271125255

Interview de l’auteur au sujet de cette étude : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/quel-role-joue-la-biodiversite-dans-l-agriculture-9580380

La Bio entre business et projet de société. Philippe Baqué, coll. Contre-feux, ed. Agone, 2012

« La grande distribution propose des produits bio importés de l’autre bout du monde, à l’empreinte écologique catastrophique, cultivés par des ouvriers sous-payés et revendus entre cinq et dix fois leurs prix d’achat. Pendant ce temps, des paysans vendent leurs produits bio, avec une réflexion sur un prix juste, sur des marchés de plein vent ou au sein d’Amap.
Plutôt qu’une démarche indissociablement écologique, sociale et politique, peut-on réduire la bio à une distribution d’aliments sans pesticides pour consommateurs inquiets de leur santé ? La bio peut-elle se mettre au service du “bien-être” d’une partie de la population sans ébranler les fondements de la société de consommation ? »

Ce livre collectif est l’aboutissement du travail de journalistes, sociologues, agronomes et paysans. Certains ont mené des enquêtes de terrain en Amérique, en Afrique, au Proche-Orient et en Europe ; d’autres se sont inspirés de leurs pratiques. L’ensemble constitue une critique du « bio-business » mais montre surtout comment des paysans mettent en pratique les principes fondamentaux de l’agriculture bio et proposent des alternatives à un modèle de société destructeur.

Lien vers l’éditeur : https://agone.org/livres/labioentrebusinessetprojetdesociete
ISBN 9782748901702

Qualité des produits

L’agriculture paysanne permet de développer la qualité et le goût de la production agricole pour :

  • garantir la transparence pour le consommateur;
  • respecter les cycles naturels et le bien-être animal ;
  • apprécier sa propre production pour mieux la vendre ;
  • choisir librement son label

Une alternative : Systèmes participatifs de garantie, un modèle de certification à (re)découvrir. CIRAD, aout 2022

Participative et non marchande, la certification par système participatif de garantie repose sur l’évaluation par les pairs. En favorisant la mise en réseau des acteurs concernés au sein de territoires agricoles, elle s’inscrit dans une démarche de progrès. Focus sur cette dynamique soutenue par le Cirad et qui fait des émules jusque dans le secteur de la construction ou de l’énergie.

Lien : https://www.cirad.fr/les-actualites-du-cirad/actualites/2022/certification-par-systemes-participatifs-de-garantie

Étude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire rapport d’analyse transverse. BASIC-WWF-GREENPEACE, 2021 (màj 2022)

Labels alimentaires & signes de qualité : promesses non tenues, une révision s’impose !
Les signes de qualité, labels et démarches alimentaires sont censés donner aux consommateurs des garanties en termes d’origine des produits, de préservation de l’environnement ou des terroirs, et devraient également être exemplaires au regard des critères de consommation responsable. Néanmoins, deux analyses publiées aujourd’hui et produites par Greenpeace France, le WWF France et le BASIC d’une part et l’UFC-Que Choisir d’autre part montrent de grands écarts entre les promesses et la réalité. Afin que les labels puissent réellement jouer leur rôle de repères, les trois organisations demandent une révision des conditions de certification (cahiers des charges, exigence des contrôles, ect.), et que l’attribution des aides publiques aux différents labels soit conditionnée à une réelle garantie concernant les impacts environnementaux et socio-économiques.

Lien : https://www.wwf.fr/vous-informer/actualites/labels-alimentaires-signes-de-qualite-promesses-non-tenues-une-revision-simpose

Un article dans Le Monde : Les semences, à la source du goût. Camille Labro, juin 2018

Elles sont les oubliées de l’assiette  ! Et pourtant elles sont essentielles. Entre mainmise industrielle et résistance paysanne, décryptage pour séparer le bon grain de l’ivraie.

Lien vers l’article : https://www.lemonde.fr/m-gastronomie/article/2018/06/07/les-semences-a-la-source-du-gout_5311169_4497540.html – attention pdf manquant, en attente d’obtention des droits

Un livre pour approfondir : https://www.lesateliersdargol.fr/livre-Les_semences_en_questions-18-1-1-0-1.html

Un projet inspirant : https://www.conservatoiredugout.fr/

Un documentaire : Slow Food. Mélanie Dalsace, 2011

Pourquoi faut-il sauver l’oignon de Sisco dans le Cap Corse, le maïs de Catamarca en Argentine et le fromage d’estives des Pyrénées béarnaises ?
Ces aliments font parties de la liste  »des produits en dangers » selon l’organisation internationale Slow Food. Cette fondation pour la biodiversité a identifié près de 300 aliments à protéger dans le monde entier. 300 Sentinelles qui figurent dans une sorte d’Arche de Noé des aliments et qu’il faut préserver contre les attaques de l’industrie agro-alimentaire.
Avec ce documentaire en compagnie de sociologues, de diététiciens, de cuisiniers, d’agriculteurs et de militants Slow Food nous nous interrogerons sur ce que nous mangeons afin de comprendre pourquoi nous avons perdu la culture du goût ?

Lien vers la plateforme de location : https://www.capuseen.com/films/999-slow-food

Répartition des volumes et des moyens de production

L’agriculture paysanne veut répartir équitablement les volumes de production et l’accès aux marchés pour :

  • dégager un revenu suffisant sur une surface et une taille d’atelier raisonnable pour permettre à d’autres paysans de travailler ;
  • mieux valoriser ses produits ;
  • améliorer sa marge nette par unité produite en réduisant les intrants, etc.

Guide : La quadrature du poireau : prix accessibles ou prix rémunérateurs ? Territoires à vivre, Réseau CIVAM, 2023

Des prix accessibles ou des prix rémunérateurs : une équation impossible ?
Ce livret a été créé dans le cadre du projet Territoires à Vivres. Outil de sensibilisation, il vise à équiper les groupes d’agriculteurs et les salariés et bénévoles d’initiatives d’accès à l’alimentation dans leurs relations d’achat. Il s’agit d’un outil de dialogue, de meilleure compréhension des contraintes et motivations de chacun à s’engager dans des projets de solidarité alimentaire.
Il permet d’en apprendre plus sur les enjeux de l’aide alimentaire, de la solidarité alimentaire mais aussi sur la fixation des prix en agriculture. Il vise à lever quelques préjugés sur les personnes en situation de précarité, de déconstruire des idées reçues sur les prix et d’apporter un peu de complexité à cette équation.

https://www.civam.org/ressources/reseau-civam/thematique/guide-la-quadrature-du-poireau/

La terre à celles et ceux qui la cultivent ! Une urgence pour l’avenir de nos systèmes alimentaires. Ouvrage collectif, 2023

Uniterre sonne l’alarme : pour garantir notre alimentation à long terme, il est urgent de favoriser l’accès à la terre. Or – tandis que les rangs des écoles d’agriculture se remplissent – les jeunes, les femmes, les néo-paysan·nes et en particulier les collectifs qui rêvent de faire de l’agriculture leur activité principale se heurtent à des obstacles juridiques et systémiques souvent infranchissables. Notre nouvelle publication marque le momentum politique.

https://uniterre.ch/fr/la-terre-a-celles-et-ceux-qui-la-cultivent-une-urgence-pour-lavenir-de-nos-systemes-alimentaires/

Travailleurs et travailleuses agricoles à la peine. Plateforme pour une agriculture socialement durable, éditions du CETIM, 2020

Mandatés par la Plateforme pour une agriculture socialement durable, deux chercheurs ont réalisé une étude comparative basée sur neuf cantons et couvrant la période de 2000 à 2018. Ils ont tout d’abord ausculté les conditions de travail des ouvriers et ouvrières agricoles, majoritairement issu.es de l’immigration et qui représentent près de 25 % de la main-d’œuvre agricole suisse. Mais pas seulement. Leur étude s’est ensuite également penchée sur les problèmes économiques et sociaux des exploitants agricoles, l’endettement, les bas prix payés à la production et le rôle des grands distributeurs. Elle reflète une réalité pas très reluisante de notre agriculture et des conditions de vie de toutes les personnes travaillant jour après jour pour produire notre alimentation.

https://www.cetim.ch/product/25676/
ISBN: 978-2-88053-138-6

Développement local et dynamique territoriale

Le paysan est un acteur local dynamique :

  • il participe à un réseau local de partage agricole ;
  • il ouvre sa ferme régulièrement au public ;
  • il s’investit dans la vie citoyenne.

Quand les collectifs d’agriculteurs·trices portent la transition agroécologique

Lien vers la présentation du projet ECLAT (dont vidéo) : https://www.agriculturepaysanne.org/Quand-les-collectifs-d-agriculteurs-trices-portent-la-transition-agroecologique
Lien vers le site internet du projet ECLAT : https://www.reseaurural.fr/projet-mcdr-eclat
Téléchargez le pdf ci-contre

Education et sensibilisation à une agriculture et une alimentation paysanne, écologique et solidaire : une priorité pour le changement. Ressources ci-après.

A L’école comestible : manifeste pour une éducation alimentaire. Dans les bonnes Choses, le 29 novembre 2020

« Parce que nous sommes convaincus que notre façon de manger peut changer le monde, nous pensons que l’éducation alimentaire doit faire son retour à l’école. L’alimentation est aujourd’hui au cœur des problématiques contemporaines. Sa qualité est en baisse. Un Français sur cinq reconnaît avoir du mal à se nourrir sainement. Il y a urgence à agir. »

Voilà les premiers mots d’un texte manifeste publié le 28 novembre par le journal Libération et initié par la journaliste Camille Labro qui a créé une association, L’école Comestible, à destination des enfants. Alors quel est le fonctionnement de cette association et quels objectifs porte-t-elle exactement ? Comment transmettre aux plus jeunes le plaisir de goûter, de cuisiner des aliments sains et variés ? Comment les reconnecter aux enjeux d’une alimentation durable ?

Lien vers le podcast : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-bonnes-choses/a-l-ecole-comestible-manifeste-pour-une-education-alimentaire-6458759

Lien vers l’école comestible : https://www.ecolecomestible.org/

Ressources documentaires, Plateforme et festival Alimenterre

Lien vers la plateforme : https://www.alimenterre.org/la-sensibilisation-a-l-alimentation-durable-et-solidaire-continue

Education et sensibilisation à la ferme

Association suisse : https://www.ecolealaferme.ch/
Ressources françaises : https://www.civam.org/accueil-echanges/accueil-educatif-a-la-ferme-et-en-milieu-rural/

Transmissibilité de la ferme

L’agriculture paysanne donne les moyens aux paysans pour transmettre leurs fermes aux nouvelles générations. Pour cela, il faut :

  • limiter les agrandissements et les investissements qui seraient trop lourds au moment de la reprise ;
  • sécuriser son foncier ;
  • intégrer son temps de travail dans les calculs des coûts de production afin d’assurer la viabilité de la ferme et de ne pas décourager les installations ;
  • rendre la ferme agréable à vivre et s’inscrire dans un réseau de solidarités.

Transmission, reprise et création d’activités agricoles et rurales

Le renouvellement des générations représente un enjeu majeur pour l’agriculture, le dynamisme et la vie du milieu rural… Les CIVAM défendent un autre développement agricole et rural pour maintenir et créer des activités durables et nombreuses répondant aux attentes sociétales exprimées dans leur contexte territorial singulier. Ils mettent en réseau des paysans, artisans, citoyens, associations et élus locaux et favorisent ainsi le vivre ensemble et la durabilité de ces activités pour des campagnes vivantes et solidaires.

Informations : https://www.civam.org/installation-transmission/
Ressources : https://www.civam.org/ressources/

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Point de contact pour remise de fermes extra-familiale

Sur la plateforme de fermes, les jeunes professionnels à la recherche d’une ferme et les chef·fes d’exploitation sans successeur peuvent se chercher et se trouver mutuellement.
Chaque année, environ 500 exploitations agricoles mettent définitivement la clé sous la porte. Souvent, des exploitations du voisinage reprennent leurs terres et la ferme est ainsi démantelée. Dans le même temps, de jeunes agriculteur·trices bien formé·es cherchent souvent des années une ferme pour eux-mêmes.

Plateforme remise de ferme : https://fr.hofuebergabe.ch/
Publications VKMB : https://www.remisedeferme.ch/informations-generales/publications/

Autonomie technique et économique.

L’agriculture paysanne permet de développer l’autonomie des fermes et de rester souverain des décisions à prendre sur sa ferme :

  • limiter les achats en semences et en alimentation animale ;
  • limiter sa dépendance aux énergies fossiles dont les prix ne font qu’augmenter;
  • maîtriser son endettement et sa dépendance aux aides

Une expérience en cours en suisse romande : « Agriculture sur petite surface : référentiel de données et outil budgétaire pour la vulgarisation agricole (2023-2026) »

Le projet agriculture sur petite surface est financé par l’OFAG, piloté par Agridea (Claire Asfeld) et Pro conseil (Delphine Piccot). L’objectif de ce projet est d’améliorer la qualité et la quantité des données sur la productivité et la rentabilité des petites fermes. Afin de mener à bien ce projet, il est nécessaire de développer des outils adaptés. Il faut donc établir une typologie de ces nouvelles fermes ainsi qu’un référentiel de données technico-économiques et un outil budgétaire adaptés à ces situations particulières. L’objectif est de créer une vulgarisation adaptée à cet écosystème, afin que les futur.e.s paysan.ne.s soit informés de manière pertinentes, ainsi que les conseillers agricoles et l’administration cantonale.

Retrouvez les publications d’Agridea : https://agripedia.ch/agriculture-et-ville/ ou téléchargez l’article ci-contre.

L’Atelier Paysan – une coopérative d’intérêt collectif à majorité paysanne oeuvrant pour la souveraineté technique paysanne

« Organisme de développement agricole et rural, nous œuvrons à la généralisation d’une agroécologie paysanne, pour un changement de modèle agricole et alimentaire radical et nécessaire. Pour cela, nous accompagnons les agriculteurs et agricultrices dans une conception ascendante, inédite et subversive de machines et de bâtiments adaptés. En remobilisant les producteurs et productrices sur les choix techniques autour de l’outil de travail des fermes, nous retrouvons collectivement une souveraineté technique, une autonomie par l’entraide et la réappropriation des savoirs et des savoir-faire, à rebours des technologies qui dépossèdent. »

Retrouvez les publications émancipatrices de l’Atelier Paysan en suivant le lien : https://www.latelierpaysan.org/Publications.

En suisse, le mapc organise régulièrement des formations avec l’atelier paysan et travaille à un projet plus perenne : https://mapc-ge.ch/

Podcast du Réseau Semences Paysannes, 2023

En 2023, le Réseau Semences Paysannes a célébré ses 20 ans, et a enregistré une série de podcasts pour l’occasion !
Venez écouter le premier épisode de cette série, qui évoque les origines du Réseau.
A l’occasion des 20 ans du Réseau, ses membres se sont réunis durant trois jours pour fêter deux décennies de défense et de diffusion des semences paysannes. Un des temps fort de cet anniversaire a été la table ronde que vous allez entendre dans ce podcast. Elle reprend, autour de 5 moments clés, l’aventure humaine qui a été et qui est le Réseau Semences Paysannes : à travers le développement de la recherche participative, les luttes politiques et juridico-réglementaires, la problématique de valorisation et de l’alternative des communs, puis de la mise en place de l’horizontalité.
Ces moments, que vous allez découvrir au cours de ces cinq épisodes, sont retracés par les voix de celles et ceux qui ont fait vivre le Réseau toutes ces années.
Ces récits sont un regard en arrière, subjectif et personnel, sur les 20 dernières années. Il y aurait, bien sûr, encore de nombreuses façons de raconter le Réseau.

Retrouvez le podcast du réseau semences paysannes en suivant le lien : https://www.semencespaysannes.org/les-semences-paysannes/vie-du-reseau/285-podcast-du-reseau-semences-paysannes.html.

En suisse l’association semences de pays produit et travaille à la diffusion des connaissances autour des semences paysanne : https://semencesdepays.ch/

Quelques éléments historiques

Parce qu’il est important de connaitre le contexte, pour cibler les problématiques pertinentes.

MONDE.

L’Histoire des agricultures du monde. Du néolithique à la crise contemporaine. Marcel Mazoyer, Laurence Roudart, les éditions du Seuil, 1997

Pourquoi l’homme est-il devenu agriculteur, après des dizaines de milliers d’années de prédation ? Comment a-t-il mis en culture les forêts, exploité savanes et prairies, aménagé vallées et deltas ? Comment les Incas utilisaient-ils les différents étages andins ?
Quelles agricultures pratiquait-on en Europe au néolithique, dans l’Antiquité, au Moyen Age et à l’époque de la première révolution industrielle ?
A quels sommets inouïs de productivité quelques millions d’agriculteurs motorisés, mécanisés et spécialisés sont-ils parvenus en cette fin de XXe siècle ? Pourquoi des centaines de millions de paysans sont-ils frappés par la crise, par la pauvreté et condamnés à l’exode ou même à la famine ?
En retraçant la prodigieuse épopée qui va des premières domestications de plantes et d’animaux aux agricultures si différenciées d’aujourd’hui, ce livre montre que la crise actuelle de l’économie mondiale s’explique par la mise en concurrence inconsidérée des héritages agraires formidablement inégaux des différentes régions du monde. Et il propose une stratégie mondiale anticrise capable de sauvegarder et de développer l’économie paysanne pauvre, de relancer l’économie mondiale et de construire un monde vivable pour toute l’humanité. Enfin une explication de la crise et des propositions qui sortent des sentiers battus.

Lien : https://www.seuil.com/ouvrage/histoire-des-agricultures-du-monde-du-neolithique-a-la-crise-contemporaine-marcel-mazoyer/9782020323970
EAN 9782020323970

FRANCE.

Vous avez dit Paysan.ne ? La construction de nos représentations des paysans. L’association Le Mouton Zébré, 2020

Ce web documentaire est une traversée de l’histoire des représentations des paysans, de la révolution de 1789 à aujourd’hui. Une frise chronologique permet de naviguer entre 7 périodes historiques. Pour chacune, une voire deux vidéos d’animation, des archives, des liens à explorer proposent un point de vue. Une conclusion avec l’appui de témoins prolonge la réflexion.

https://webdo.moutonzebre.fr

SUISSE.

Mouvements agricoles et reconfigurations politiques : quatre présentations entre avril et juin 2024
Les manifestations qui se déroulent en Europe depuis 2019 mettent en évidence des éléments inquiétants du rapport de force dans l’agriculture. Elles soulèvent de nombreuses questions sur les acteurs en présence, leurs histoires et les stratégies mises en œuvre.
Lien : https://renverse.co/infos-locales/article/mouvements-agricoles-et-reconfigurations-politiques-quatre-presentations-4383

SUISSE.

Paysannerie, Un article du dictionnaire de l’histoire suisse, DHS, 2015
Lien : https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/016370/2015-07-28/ ou télécharger l’article

Plaidoyers en faveur de l’Agriculture Paysanne.

Parce que comme dans tout systéme de domination, c’est à la partie faible de faire la preuve, encore et encore, en dépit du bon sens, nous devons fourbir nos arguments. Voilà quelques pistes.
Monde.

MONDE.

La Via Campesina, une réponse paysanne à la crise alimentaire. Annette-Aurélie Desmarais, Les éditions Ecosociété, Montréal, Québec, 2008

La récente crise alimentaire a mis en évidence les effets dévastateurs d’une politique de libre-échange appliquée à l’agriculture. Dans La Vía Campesina. Une réponse paysanne à la crise alimentaire, Annette Desmarais démontre de façon éloquente les échecs et les dangers d’une agriculture industrielle globalisée et comment, devant cette impasse, le mouvement La Vía Campesina est un véritable espoir, un modèle d’agriculture viable.
Les dernières décennies ont été marquées par une transformation de l’agriculture au niveau mondial, basée sur la modernisation, l’industrialisation, la monoculture, le productivisme et la libéralisation des marchés ; des remèdes censés résorber la pauvreté et la faim dans le monde.
Force est de constater que c’est l’inverse qui s’est produit. Pourtant, l’OMC persiste aveuglément à promouvoir le libre accès au marché national appliqués l’agriculture. La mutation du monde agricole a permis à des firmes transnationales agroalimentaires d’acquérir un pouvoir surdimensionné qui rime avec disparition de la biodiversité, appauvrissement des agriculteurs, malnutrition, abandon des terres et désastres environnementaux. La toxicité de l’empire Monsanto en est un exemple probant.
C’est dans ce contexte qu’en 1992, des organisations paysannes unissent leur force pour défier les puissances internationales du secteur agroalimentaire et créent La Vía Campesina (la voie paysanne). La Vía Campesina est un rassemblement international de différentes organisations agricoles qui, aux quatre coins du globe, partagent leurs préoccupations, leurs problématiques et leurs revendications pour redonner aux paysans une voix commune.
Annette Desmarais décrit et analyse la construction de cette force politique qui bâtit l’unité dans la diversité, construit des ponts entre les différentes réalités tout en respectant la particularité de chaque communauté. Ce mouvement travaille à établir un terrain commun qui met fin à la division Nord/​Sud et introduit une nouvelle culture politique, basée sur la justice sociale et sur la démocratie participative.

Ses revendications sont axées sur la souveraineté alimentaire, l’accès démocratique aux ressources (l’eau, la terre, les semences), le refus de la privatisation du vivant et la reconnaissance de l’identité paysanne. Mais la souveraineté alimentaire reste l’enjeu central de ce mouvement. Elle met de l’avant le droit de chaque nation de produire des aliments de base et de choisir sa politique agricole ; elle prône une agriculture vivrière, des prix décents, un arrêt du processus d’industrialisation des modes de production pour qu’émerge une agriculture durable qui subvient aux besoins alimentaires de tous. En une décennie, La Vía Campesina est devenue la référence incontournable pour représenter les paysans au sein des mouvements altermondialistes. Elle est de tous les forums sociaux mondiaux et se rend à toutes les négociations et tous les sommets sur l’agriculture afin de clamer les revendications des paysans.
Il nous revient, paysans et citoyens, d’accompagner ce mouvement pour imposer des choix de vie qui placent à nouveau la personne au cœur des préoccupations sociales, écologiques et économiques.
– José Bové

Lien : https://ecosociete.org/livres/la-via-campesina
EAN : 9782923165431

MONDE.

Un Rapport de l’UNEP : Agriculture at a crossroads, International assessment of agricultural knowledge, science and technology for development (IAASTD) : global report / edited by Beverly D. McIntyre . . . [et al.], 2009

L’évaluation internationale des connaissances, des sciences et des technologies agricoles pour le développement (IAASTD), sur laquelle se base Agriculture at the Crossroads, est un effort de collaboration de trois ans commencé en 2005 qui a évalué notre capacité à atteindre les objectifs de développement et de durabilité suivants :
– Réduire la faim et la pauvreté
– Améliorer la nutrition, la santé et les moyens de subsistance en milieu rural
– Faciliter la durabilité sociale et environnementale
Dirigé par un bureau multipartite composé de 30 représentants des gouvernements et de 30 représentants de la société civile, le processus a rassemblé 110 gouvernements et 400 experts, représentant des organisations non gouvernementales (ONG), le secteur privé, les producteurs, les consommateurs, la communauté scientifique, les accords multilatéraux sur l’environnement (AME) et de nombreuses agences internationales impliquées dans les secteurs de l’agriculture et du développement rural. Outre l’évaluation des conditions et des connaissances existantes, l’IAASTD utilise un ensemble simple de modèles de projection pour envisager l’avenir, sur la base des connaissances tirées des événements passés et des tendances existantes, telles que la croissance démographique, la dynamique de l’alimentation et de la pauvreté en milieu rural et urbain, la perte de terres agricoles, la disponibilité de l’eau et les effets du changement climatique. Cette série de volumes comprend les résultats de l’IAASTD. Il se compose d’un rapport global, d’un bref rapport de synthèse et de cinq rapports sous-globaux. Pris dans leur ensemble, les rapports de l’IAASTD constituent une référence indispensable pour toute personne travaillant dans le domaine de l’agriculture et du développement rural, que ce soit au niveau de la recherche fondamentale, de la politique ou de la pratique.

Lien : https://wedocs.unep.org/handle/20.500.11822/8590
ISBN : 978-1-59726-539-3

MONDE.

Agroecology and the right to food, Rapport du Rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, 2011

Le réinvestissement dans l’agriculture, suscité par la crise des prix alimentaires de 2008, est essentiel pour la réalisation concrète du droit à l’alimentation. Cela étant, dans un contexte de crise écologique, alimentaire et énergétique, la question la plus urgente aujourd’hui, lorsqu’il s’agit de réinvestir dans l’agriculture, n’est pas de savoir combien mais comment. Le présent rapport étudie la manière dont les États peuvent et doivent réorienter leurs systèmes agricoles vers des modes de production hautement productifs, hautement durables et qui contribuent à la réalisation progressive du droit fondamental à une alimentation suffisante. S’appuyant sur un examen approfondi des publications scientifiques qui ont vu le jour au cours des cinq dernières années, le Rapporteur spécial présente l’agroécologie comme un mode de développement agricole qui n’entretient pas seulement des liens conceptuels solides avec le droit à l’alimentation mais qui a aussi produit des résultats avérés, permettant d’accomplir des progrès rapides dans la concrétisation de ce droit fondamental pour de nombreux groupes vulnérables dans différents pays et environnements. L’agroécologie offre en outre des avantages qui peuvent compléter ceux qui découlent de méthodes conventionnelles mieux connues comme la culture de variétés à haut rendement. De plus, elle
contribue de manière importante au développement économique dans son ensemble. Le présent rapport défend l’idée que la transposition de ces expériences à une plus grande échelle est le principal défi à relever aujourd’hui. Des politiques publiques adéquates peuvent créer des conditions propices à de tels modes de production durables. Il s’agit notamment, en matière de dépenses publiques, de donner la priorité à l’acquisition de biens publics plutôt que de se borner à subventionner les intrants, d’investir dans les connaissances en réinvestissant dans la recherche agricole et les services de vulgarisation, d’investir dans des formes d’organisation sociale qui encouragent les partenariats, notamment la création de réseaux d’innovation reliant des fermes-écoles et des organisations d’agriculteurs, d’autonomiser les femmes et de créer un environnement macroéconomique favorable, notamment en reliant les exploitations agricoles durables à des marchés équitables.

Lien : http://www.srfood.org/en/report-agroecology-and-the-right-to-food

 

MONDE.

Une publication du CETIM : Hold-up sur l’alimentation, 2012

Ce livre est un recueil d’articles produits par GRAIN ces dernières années. Il met l’accent sur le fait que l’industrie agro-alimentaire est en grande partie responsable de la crise climatique et que l’accaparement des terres est promu par l’industrie financière pour s’enrichir de la misère des gens. Il explique aussi pourquoi la lutte pour la souveraineté alimentaire remet en question ces tendances, identifie ces acteurs et présente les alternatives possibles.

Lien : https://www.cetim.ch/product/pdf-hold-up-sur-lalimentation-hold-up-sur-lalimentation/

 

MONDE.

Agroécologie paysanne – La Via Campesina en action : des solutions pour le climat. Via Campesina, Fondation Heinrich Böll Stiftung, coll. écologie n°44.6, 2018

Tirée du coffret Réalisme radical pour la justice climatique de la fondation Heinrich Böll Stiftung foundation, cette brochure de 32 pages met en opposition l’agriculture industrielle et l’agroécologie paysanne. Elle explique comment cette dernière permet de réduire les émissions de GES et de conserver les ressources du sol. Finalement, elle expose des cas de figure de luttes paysannes en lien avec la Via Campesina.

Lien : https://www.boell.de/en/2019/01/30/agroecologie-paysanne-la-campesina-en-action-des-solutions-pour-le-climat

 

EUROPE.

Une étude scientifique : Une Europe agroécologique en 2050 : une agriculture multifonctionnelle pour une alimentation saine. Xavier Poux, Pierre-Marie Aubert, IDDRI, Study N°09/2018

Et un livre pour vulgariser l’étude : Demain, une Europe agroécologique : Se nourrir sans pesticides, faire revivre la biodiversité. Xavier Poux, Actes Sud, 2021

Le temps est venu pour l’agroécologie de changer d’échelle : une production intégralement agroécologique, exempte de pesticides et d ’engrais de synthèse, est aujourd’hui envisageable à travers toute l’Europe. Au cœur de ce modèle porté par une nouvelle génération d’agriculteurs et d’agronomes : la disparition de l’élevage industriel qui rend possible l’autonomie fourragère et améliore la contribution de l’Europe aux équilibres alimentaires mondiaux. Loin d’être réservée à quelques fermes pionnières, l’agroécologie peut transformer en profondeur nos paysages pour le plus grand bénéfice du climat, de notre santé ainsi que celle de la faune et de la flore. Appuyant son propos sur une modélisation quantifiée, cet ouvrage explore également les modes d’organisation sociale et économique et les choix politiques qui peuvent rendre ce scénario plausible et désirable.
On a dix ans pour lancer l’Europe sur les rails de l’agroécologie afin qu’en 2050 l’hypothèse devienne réalité.

Lien vers l’étude : https://www.iddri.org/fr/publications-et-evenements/etude/une-europe-agroecologique-en-2050-une-agriculture
ISSN : 2258-7535

Lien vers le livre : https://www.actes-sud.fr/catalogue/sciences-humaines-et-sociales-sciences/demain-une-europe-agroecologique
ISBN : 978-2-330-15368-7

FRANCE : La résilience alimentaire

Seconde publication importante de l’association Les Greniers d’Abondance, le rapport « Qui veille au Grain ? » s’intéresse au système alimentaire à l’échelle de la France.

Il répond à un triple objectif :
Comprendre les problèmes posés par l’organisation actuelle du système alimentaire, à travers la synthèse de nombreux travaux de recherche en sciences naturelles et en sciences humaines montrant les défaillances et les vulnérabilités du modèle agro-industriel.
Donner un cap à la réorientation du système alimentaire en présentant les principales caractéristiques d’un modèle alternatif à même de garantir une sécurité alimentaire durable.
Identifier les obstacles et proposer un chemin pour parvenir à cet objectif en détaillant certaines mesures politiques d’envergure pouvant être mises en œuvre dès aujourd’hui à l’échelle nationale et européenne.

Lien vers le document : https://resiliencealimentaire.org/telechargement-guide-national/

Lien vers l’association : https://resiliencealimentaire.org/

SUISSE : Solidarité Nord-Sud
Une exposition des jardins de Cocagne : Trois milliards de paysans nourrissent le monde, photographie: Serge Boulaz, textes: Les Jardins de Cocagne, 2006

Cette exposition est un hommage aux paysans et aux paysannes qui assurent la nourriture pour la population mondiale dans des conditions de plus en plus difficiles.

L’agriculture va rester un enjeu majeur dans les années à venir:

Comment assurer une vie décente à des milliards d’humains qui vivent dans des régions rurales ?
Comment nourrir une population qui va encore croître fortement ?
Comment créer une société où ville et campagne se retrouvent dans un projet de société commun ?

Lien : https://cocagne.ch/c58/la-cooperative/solidarite-sud/exposition-2006-sur-les-paysans

Lever les freins au développement de l’Agriculture Paysanne.

Parce que nos initiatives isolées ne feront pas tâche d’huile, il faut trouver des leviers pour activer des transformations systémiques en faveur de l’Agriculture Paysanne

La terre nourricière comme bien commun

Cultiver les communs, Une sortie du capitalisme par la terre. Tanguy Martin, coll. « Les Utopiques », éd. Sylepse, juin 2023

Ce livre commence par expliquer comment l’appropriation de la terre a joué un rôle central dans l’émergence du capitalisme et la façon dont elle joue un rôle tout aussi important dans sa perpétuation.
Le foncier agricole est intégré à la logique capitaliste par son accaparement, sa marchandisation, sa financiarisation et la simplification de ses usages. Cela permet l’extraction de profit tout à la fois par la rente foncière, par la plus-value volée au travail paysan et par la destruction des écosystèmes.
Cette extension de la sphère capitaliste aux terres détruit les sociétés et les écosystèmes. De plus, elle restreint drastiquement l’exercice possible des droits humains et de la nature.
Le livre détaille ensuite les mouvements sociaux qui s’inspirent des théories des communs pour mettre en œuvre une sortie du capitalisme par la terre aujourd’hui en France.
C’est le cas de l’acquisition et de la gestion collectives de terres pour y déployer des alternatives à l’agriculture industrielle. Mais c’est aussi l’objet de luttes d’occupation de terres et de désobéissance civile. De manière plus méconnue, la tradition juridique de la régulation foncière agricole française a créé des mécanismes non marchands de distribution de la terre. Initialement mis en œuvre pour faire rentrer l’agriculture française dans le capitalisme, ils pourraient aussi être une piste pour le dépasser et éroder fortement la propriété privée.
L’ouvrage se termine en dressant des pistes pour parvenir à réunir pour cela un bloc social assez large autour d’un récit politique suffisamment unificateur. Il s’agit d’aboutir à l’entente d’une majorité de la paysannerie, d’aujourd’hui et de demain, avec une fraction importante de la société civile.

Si le projet de faire de la terre un commun peut fournir un début de réponse, il n’est pas suffisant. Il faudra donc le relier aux questions d’alimentation et à celles de nos rapports aux non-humains ou encore à l’État.

Lien : https://www.syllepse.net/cultiver-les-communs-_r_64_i_1042.html
ISBN : 979-10-399-0135-2

Un projet politique

Reprendre la terre aux machines, Manifeste pour une autonomie paysanne et alimentaire. L’atelier Paysan, éditions du Seuil, 2021

Le temps joue pour nous : les AMAP, la Bio et les circuits courts apparaissent de plus en plus dans les médias comme dans nos assiettes – l’opinion publique est acquise. Si chaque consommateur change ses habitudes alimentaires, si chaque agriculteur se forme à l’agroécologie, alors la victoire est au bout de la fourchette.
Ceci est une fable.
L’appel à la responsabilité individuelle, ce « chacun doit faire sa part », ne mettra jamais fin au modèle alimentaire industriel et marchand. Celui-ci est une machine à produire artificiellement au moindre coût, une machine à confisquer les savoirs et savoir-faire, à enrichir les industries technologiques, à déshumaniser.
Il est temps d’échapper à notre enfermement dans les niches d’un marché alimentaire réservé aux classes aisées et de reprendre entièrement la terre aux machines. Ce manifeste propose de sérieuses pistes de rupture.
L’Atelier Paysan accompagne la conception et le colportage des technologies paysannes. Les auteurs, paysans, syndicalistes et militants, sociétaires de la coopérative, font le constat que les alternatives paysannes, aussi incroyablement riches soient-elles, s’avèrent totalement inoffensives face au complexe agro-industriel, plus prédateur que jamais.

Lien : https://www.seuil.com/ouvrage/reprendre-la-terre-aux-machines-l-atelier-paysan/9782021478174
EAN 9782021478174

Un exemple de transformation de l’agriculture et l’alimentation sur un territoire

« Dessine-moi la transition agroécologique ». Carine Pionetti et all., GRAAP*, 2020

Comment les initiatives paysannes ou citoyennes naissent-elles ? Qu’est-ce qui leur permet de se déployer sur un territoire pour arriver à toucher une masse critique de personnes, de structures, de réseaux ? Qu’est-ce qui freine encore aujourd’hui la mise en oeuvre concrète des alternatives ?
Cet ouvrage est le fruit de cinq années de recherche-action sur un territoire de montagne (2015-2020). Il a été conçu et écrit collectivement, et raconte les débuts de la transition agricole et alimentaire dans les Hautes-Alpes. Une transition portée par des actrices et des acteurs du terrain bien plus que par les institutions. En 5 ans, le paysage agricole et alimentaire du territoire des Hautes-Alpes s’est considérablement modifié, avec l’essor inattendu de l’agriculture biologique, le déploiement de structures collectives valorisant l’équité et la transparence comme Echanges paysans ou Biolait, l’expérience de cantines exemplaires en matière de transition…

Fondé sur un projet de recherche-action sur l’agroécologie paysanne (2015-2020), cet ouvrage collectif égrène récits, analyses et illustrations sur la transition agroécologique. Il pointe aussi les difficultés, l’existence de rapports de force, les transformations nécessaires. Il aborde, de manière inédite, la question de la place des femmes – et du féminin – dans cette transition.

Lien : https://agroecologiepaysanne-graap.org/livre-la-transition-agroecologique
ISBN : 979-10-699-5444-1

*GRAAP : Groupe de Recherche Action sur l’Agroécologie Paysanne

Un exemple précurseur à l’échelle de la commune

Mairie de Mouans-Sartoux, Maison de l’Education à L’Alimentation Durable

L’engagemement de la commune de Mouans-Sartoux en faveur de la construction d’un système agricole et alimentaire durable remonte à la crise de la vache folle avec le choix d’introduire du boeuf bio et de réduire la part carnée des les menus des cantibnes scolaires, en 1999. Depuis, un projet cohérant et prolifique a été dévellopé. en s’appuyant sur cinq piliers :

Cultiver : Favoriser l’installation de nouveaux agriculteurs bio sur les terres de la commune est l’un des premiers objectifs de la MEAD
Transformer : Pour atteindre l’autonomie alimentaire, un atelier de transformation est en projet sur le site de la régie de Haute-Combe
Éduquer : Pas de bon projet alimentaire sans un effort de sensibilisation de tous les publics. La MEAD a une vocation pédagogique
Chercher : La communauté scientifique invitée à se pencher sur le modèle alimentaire local pour en tirer de précieux enseignements
Essaimer : Ce qui est possible à Mouans-Sartoux est-il transposable ailleurs ? La MEAD a pour ambition d’inspirer le changement sur tous les territoires

Lien : http://mead-mouans-sartoux.fr/

Un exemple Genevois : la filière alimentaire des vergers

Le rôle des différents partenaires dans un projet d’éco-quartier : agriculture paysanne et notion d’utilité publique pour les artisans de bouche. Reto Cadotsch, Thomas Descombes, Frédéric Deshusses, Romain Houlmann, 2019

Un quartier qui nous lie : Nous sommes quatre coopératives, ancrées dans l’écoquartier des Vergers à Meyrin, dans le canton de Genève (CH). De la fourche à la fourchette, nous œuvrons au long de la filière alimentaire: production, transformation, distribution.

Une situation d’urgence : Un tiers de notre empreinte carbone est liée à l’alimentation. C’est plus que les transports. Pour les domaines du logement, de l’énergie et de la mobilité, des nouvelles manières de fonctionner se mettent en place. Il est grand temps de le faire aussi pour l’alimentation. Nous favorisons l’agriculture paysanne, les circuits de proximité et la réinstallation d’ateliers de bouche. C’est une garantie pour une nourriture plus saine et plus écologique.

Un cap commun: l’agriculture paysanne. Nous avons pour objectif de renforcer une agriculture durable et une alimentation qui améliore la santé des humains, la qualité des sols, la biodiversité et l’environnement. Nous sommes conscient·es de la nécessité d’un programme ambitieux au vu de la situation d’urgence provoquée par le dérèglement climatique. Au sein de la Filière Alimentaire des Vergers, nous œuvrons ensemble à travailler à ces buts.

Lien : https://filierealimentaire.ch/

La Sécurité Sociale Alimentaire: pour de plus amples informations, consulter le paragraphe ci-dessous.

Sécurité Sociale Alimentaire

La Sécutrité Sociale Alimentaire (SSA) en Bande dessinée

Encore des patates !? Pour une sécurité sociale de l’alimentation. Collectif Sécurité Sociale de l’Alimentation, juillet 2021

Grâce au dessin de Claire Robert, le collectif SSA a élaboré un outil pédagogique pour découvrir le projet de sécurité sociale de l’alimentation : une bande dessinée !

Humoristique et agréable, cette bande dessiné est également enrichies d’annexes qui apportent de nombreux éléments sur les enjeux agricoles et alimentaires, le fonctionnement du régime général de sécurité sociale entre 1946 et 1967 et les bases sur lesquelles s’ancrent la réflexion du projet de sécurité sociale de l’alimentation.

Cette bande dessinée est un moyen de vous faire partager nos constats d’indignation et d’espoir… et de vous inviter à partager les vôtres, à se rassembler, et peut être demain, reprendre tous ensemble le pouvoir de décider de notre alimentation !

Lien : https://www.civam.org/ressources/reseau-civam/type-de-document/magazine-presse/bande-dessinee-encore-des-patates-pour-une-securite-sociale-de-lalimentation/

La SSA en vidéo

Différentes vidéos de présentation du projet et/ou des enjeux qui ont menés à son établissement ont été produites et mises en ligne sur notre chaine Youtube. D’autres, faites par des partenaires, sont également très intéressantes pour s’approprier le projet. Bon visionnage !
https://securite-sociale-alimentation.org/outils-pedagogiques/la-ssa-en-video/

Excellente approche au sujet de la transition d’un droit basé sur l’offre et la demande vers un droit basé sur les ressources et les besoins par François Collard Dutilleul
https://www.youtube.com/watch?v=NIF-VM6-7l0.

La SSA en jeu

Jeu “La Marmite” – La solidarité alimentaire à la carte

La Marmite, la solidarité alimentaire à la carte est un jeu développé par les Ateliers Ludosophiques en concertation avec la FR CIVAM Occitanie, l’association Marché Paysans de l’Hérault, Vrac & Cocinas, L’IRD, la Chaire UNESCO Alimentations du monde et Ingénieurs sans frontières AgriSTA pour le collectif Sécurité sociale de l’alimentation.
Il permet de déconstruire la notion de libre-choix de son alimentation sur un marché et de sensibiliser aux enjeux d’accès à l’alimentation et de démocratie alimentaire.
Une version téléchargeable et imprimable gratuitement du jeu est disponible sur le site des Ateliers Ludosophiques.

https://les-ateliers-ludos.itch.io/lamarmite

Manifeste SSA

Régime général – Pour une sécurité sociale de l’alimentation. Laura Petersell & Kévin Certenais, Riot Éditions, collection « Travailler le travail », 2021

« Régime Général n’est pas un livre de recettes minceur. Il s’attaque à la question du patriarcat.
Régime Général n’est pas un livre sur les bananes. Il parle de l’exploitation des peuples par les États colonisateurs et les multinationales.
Régime Général observe notre système alimentaire (production, transformation, distribution, consommation) sous toutes ses coutures et propose de se lever de table pour renverser l’ordre établi. C’est une réflexion qui s’appuie sur l’une des grandes conquêtes de la classe ouvrière : le régime général de Sécurité sociale.
Son propos se déploie autour de cinq axes : travail, propriété, gouvernance, investissement et finalités. Ces thèmes sont imbriqués, avec une visée féministe et décoloniale.
Régime Général ébauche une proposition de Sécurité sociale de l’alimentation. Il rend tangible et désirable un système alimentaire postcapitaliste qui contribuera à la lutte contre le patriarcat et le néocolonialisme. »
Laura Petersell et Kévin Certenais sont militant·es et membres de l’association d’éducation populaire Réseau Salariat.

Acheter le livre : https://riot-editions.fr/ouvrage/regime-general-pour-une-securite-sociale-de-lalimentation-laura-petersell-kevin-certenais/
Télécharger le pdf : https://riot-editions.fr/wp-content/uploads/2021/11/Regime-General.pdf

Démocratie alimentaire : une définition du concept

Démocratie alimentaire : de quoi parle-t-on ? Dominique Paturel, Patrice Ndiaye, mars 2019

https://www.chaireunesco-adm.com/Democratie-alimentaire-de-quoi-parle-t-on

Démocratie alimentaire : une référence pour les démarches communales

Manger bio, local, sain et juste en restauration collective, voilà un bel objectif. Mais ce projet sera d’autant plus abouti qu’il reposera sur un socle de réflexions profondes engagées à l’échelle des territoires pour transformer leurs approches de l’alimentation en visant l’objectif d’une triple santé commune : humaine, environnementale et sociale.
En ce sens, la notion de « démocratie alimentaire » est appelée à faire son chemin. La démocratie, si on la résumait à grands traits, se traduit par un régime politique représentatif dans lequel les citoyens ont et délèguent le pouvoir. Lui ajouter l’attribut « alimentaire », en plus d’être inédit, ouvre de nouveaux horizons. C’est le sens de la recherche du juriste François Collart Dutilleul, auteur du livre « Nourrir » auquel a participé Un Plus Bio, pour qui « la démocratie alimentaire raisonne de la fourchette à la fourche plutôt que l’inverse, à rebours de ce qu’on fait depuis des décennies. Dans une démocratie alimentaire, on ne
mange pas ce que les uns et les autres ont intérêt à produire. On produit ce que les uns et les autres ont envie de manger. »

https://www.unplusbio.org/la-fabrique/la-democratie-alimentaire/